ASSFAM - Qui sommes-nous?
Les actions déployées par l’ASSFAM ont pour objectif d’accompagner à l’exercice effectif des droits des personnes migrantes. L’établissement contribue à l’information et à la formation des acteurs de l’intégration, qu’ils soient institutionnels ou associatifs.
Par ailleurs, l’ASSFAM développe des projets permettant de faire dialoguer les cultures, de lutter contre les préjugés, de valoriser les droits et libertés garantis par le principe de laïcité, d’approfondir les ressorts profonds de notre mémoire collective, et de déconstruire les approches liées à la théorie du complot.
NOS MISSIONS
Elles se déclinent en 3 axes :
Information, sensibilisation et formation des acteurs de l'intégration
- Formations (droit des étrangers, asile, Dublin, .)
- Formation citoyenneté (prévention radicalisation, Laïcité approche interculturelle.)
Actions collectives vers l’autonomie et la citoyenneté
- Prévention et lutte contre les violences à l'encontre des femmes migrantes.
- Valoriser les droits et libertés garantis par le principe de laïcité.
- Sensibilisation des jeunes aux questions de nationalité, citoyenneté et discrimination.
Actions sociales individualisées en direction des usagers
- Aide juridique aux personnes retenues en centres de rétention administrative à Paris.
- Permanences d’accès aux droits en lien avec la ville de Paris
NOTRE HISTOIRE
Soixante ans d'histoire
Après la seconde guerre mondiale, la France a besoin de main-d’œuvre pour se reconstruire tandis que l’Algérie connaît une situation économique particulièrement difficile. Sa population masculine migre vers la métropole pour travailler. Le flux, amplifié par l’arrivée de familles peu préparées à la vie en France, pose aux pouvoirs publics et aux services sociaux des problèmes nouveaux auxquels ils ne savent répondre. Le ministère de la Santé publique juge nécessaire la création d’un service spécialisé, doté d’un statut privé pour lui assurer une plus grande efficacité, qui s’appuie sur l’expérience de personnes ayant une double compétence : le travail social et une expérience du milieu arabe et berbère. Le Service social familial nord-africain naît en 1951. Ce service social spécialisé a alors deux missions : une action d’accueil et d’accompagnement des familles ainsi qu’un rôle pédagogique envers les services sociaux polyvalents pour les aider à mieux appréhender la culture de ces populations. Dans les premières années, le SSFNA aide les familles à s’adapter à la société française. Les actions, essentiellement destinées aux femmes, privées de repères, portent sur la gestion du quotidien. Peu à peu, elles s’orientent vers des activités socio-éducatives qui apportent une dimension collective et permettent à ces expatriées de lutter contre leur isolement.
Années 70 et 80 : la diversification des besoins
Pendant deux décennies, le flux migratoire ne se tarit pas : outre la venue d’un million de personnes après l’indépendance de l’Algérie puis l’accélération du regroupement familial, les migrants arrivent désormais de l’ensemble du bassin méditerranéen et de l’Afrique subsaharienne. La cessation par la France de l’immigration de main-d’œuvre en 1974 accroît la réunification familiale. Les besoins se diversifient et mutent aussi face à l’évolution des femmes, qui tendent vers l’autonomie. Le SSFNA s’adapte à tous ces changements : en 1979, il consacre son ouverture à l’accueil des étrangers de toute nationalité en déposant de nouveaux statuts et en devenant l’ASSFAM (Association Service Social Familial Migrants). Avec les lois de décentralisation de 1982 et 1983, l’association se régionalise : ses délégués régionaux traitent désormais avec les instances régionales de l’Etat et les collectivités locales. Ce nouveau fonctionnement diversifie les projets locaux, et en conséquence les partenariats, mais complexifie la recherche de financement public. Pendant cette décennie, malgré la fin de l’immigration de main-d’œuvre, les arrivées perdurent, notamment de réfugiés et de conjoints étrangers de Français. L’Assfam se positionne à contre-courant de certains avis en estimant que l’accueil garde toute son actualité. Elle renforce une coordination déjà étroite avec les services de droit commun afin de faciliter l’acquisition par les migrants d’une réelle autonomie, leur accès au droit et leur participation à la vie sociale.
De 1990 à 2005 : la politique d’intégration
Les changements s’accélèrent. En 1993, l’Etat initie des plans départementaux d’accueil animés par les directions départementales de l’action sanitaire et sociale. Ce premier ancrage de l’action du service social spécialisé dans une démarche structurée associe l’ensemble des acteurs de l’intégration. L’ASSFAM est alors désignée comme l’un des acteurs principaux de l’accueil des étrangers, rôle réaffirmé en 1999 lors de la mise en place des plateformes d’accueil, où les nouveaux arrivants peuvent accéder à une offre coordonnée de différents services adaptés à leurs premiers besoins.
Nouvelle impulsion en 2002, avec la création d’un véritable service public de l’accueil : l’Etat s’engage dans une politique d’intégration ambitieuse et confie à l’Agence Nationale pour l’Accueil des Etrangers et les Migrations (ANAEM) la charge du Service Public de l’Accueil. De plus, il propose à chaque étranger la signature d’un contrat d’accueil et d’intégration qui formalise les engagements réciproques des pouvoirs publics et du signataire. Dans ce cadre, l’ASSFAM, après avoir émis des propositions sur le contenu de ce contrat, participe activement à ce dispositif et développe de nouvelles actions. En 2006, une politique de cohésion sociale s’ébauche avec la création de l’Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des chances (Acsé, ex FASILD). L’ASSFAM signe avec ce partenaire une convention d’objectifs.
Depuis 2005
Face à toutes ces mutations, l’association a entrepris une réorientation stratégique, avec une politique de départementalisation en structurant ses modes d’intervention au niveau départemental et en proposant ses savoir-faire. Elle développe aujourd’hui beaucoup d’actions en direction des acteurs de l’immigration (travailleurs sociaux, agents des collectivités locales, des bailleurs sociaux, etc.) et pas seulement des migrants eux-mêmes. Elle organise des sessions de formation autour de ses deux spécificités : le droit des étrangers et l’approche interculturelle. Elle diffuse également le jeu Distinct’go qui a pour objet de sensibiliser les jeunes aux problèmes de discriminations. Elle organise de nombreuses actions pour l’insertion sociale et professionnelle des femmes immigrées et en direction des migrants âgés.
Depuis 2010
L’ASSFAM intervient dans des centres de rétention administrative (Ile-de-France) où elle apporte aux personnes retenues une aide effective à l’exercice de leurs droits.
Suite à des difficultés financières, l’ASSFAM a été repris en octobre 2017 par l’association Groupe SOS Solidarités et est devenu un de ses établissements. L’intégralité des effectifs et de l’activité ont été maintenus.
LES FIGURES FONDATRICES
Jacques Ghys : le père du SSFNA
A 20 ans, Jacques Ghys entre au noviciat des missionnaires d’Afrique. Ordonné prêtre à Carthage, il étudie la langue et la culture arabe à Tunis. Après sa mobilisation durant la guerre, il fonde l’AMANA (Assistance Morale Aux Nord Africains) à Paris, dont la mission est double : aider les Maghrébins à s’insérer dans la société française et donner les clés à celle-ci pour mieux les comprendre.
Jacques Ghys donne une triple orientation à son action : informer, instaurer un dialogue et éduquer. Dans cet objectif, il crée les Cahiers nord-africains, ancêtre de Hommes et migrations. Il est aussi l’un des précurseurs des actions d’alphabétisation.
En 1951, il suggère aux pouvoirs publics de créer un service social spécialisé pour les populations originaires d’Afrique du Nord, plus particulièrement pour les Algériens, majoritaires. Avec quelques personnes familières du Maghreb et du travail social, il fonde le Service Social Familial Nord-Africain en août 1951. Secrétaire général puis membre actif du conseil d’administration, il multiplie les initiatives dans le domaine de l’information et de la formation pendant de longues années.
Germaine Tillion : l’engagement humaniste
Dès la fin de ses études d’ethnologie, Germaine Tillion part dans l’Aurès algérien pour mener différentes missions. En 1940, elle rentre à Paris, où elle rejoint la Résistance.
En 1945, de retour de déportation, elle réalise des études sur la résistance et la déportation pour le CNRS. En 1955, elle retourne en Algérie et crée des centres sociaux afin d’améliorer le niveau de vie de la population. Au programme : la scolarisation des enfants et le développement de la formation professionnelle. Une action-phare qui devient la cible de l’OAS en 1962 : les principaux animateurs sont assassinés. Interprète des populations du monde arabo-berbère depuis le début de ses recherches, Germaine Tillion participe à la création du SSFNA avant de rejoindre le conseil d’administration en 1957. Elle y reste pendant de longues années et donne un appui particulier à certaines actions de la petite enfance.
Le 27 mai 2015, la Nation a rendu hommage à quatre résistants dont Germaine TILLION, ethnologue, qui a activement participé à la vie de l’ASSFAM. Cet hommage a eu lieu au Panthéon en présence du président de la République.
Pierre Racine : le tournant vers l’ASSFAM
Pierre Racine, fondateur de l’Ecole Nationale d’Administration, sillonne le Maghreb de 1946 à 1956 pour rendre visite aux élèves qu’il a envoyés effectuer leur stage dans le « bled ».
Dès février 1957, il se prononce en faveur de l’indépendance de l’Algérie et se lie d’amitié avec Germaine Tillion.
Membre du conseil d’administration du SSFNA en 1956 puis président en 1958, il insuffle deux réformes importantes : la transformation d’un service tourné vers le Maghreb en une association à vocation plus large, l’ASSFAM, et la régionalisation de celle-ci.
Pendant trente-huit ans, il s’investit constamment et se bat notamment pour la survie de l’ASSFAM quand les pouvoirs publics s’interrogent sur la plus-value des services sociaux privés par rapport aux services publics généralistes.
Renée Bley : 25 ans de direction
Assistante sociale, Renée Bley travaille à l’Entraide des Français à Alger de 1945 à 1950. Après la dissolution de cet organisme, elle rentre en France et intègre le Service social d’aide aux émigrants.
Elle participe à la création du SSFNA puis en devient la directrice en mai 1952. Pendant 25 ans, elle contribue largement à l’évolution du SSFNA et de l’action sociale en insufflant sa flamme au personnel. Grâce à son orientation vers le terrain, elle permet ainsi aux équipes régionales de mutualiser leurs compétences et de tisser une image commune de l’association.
NOS VALEURS
L’esprit qui anime l’ASSFAM s’est construit autour de valeurs fondamentales :
- Le respect de la dignité des personnes et la défense de leurs droits fondamentaux ;
- Le droit de vivre en famille ;
- La reconnaissance, l’acceptation réciproque, le respect mutuel des différences inhérentes à la diversité culturelle des populations rencontrées ou accueillies ;
- La volonté de promouvoir l’égalité des chances ;
- La détermination de contribuer à l’évolution positive des représentations de l’étranger dans une société qui ne peut, sans risque, laisser en marge les populations étrangères qu’elle accueille.